Trois roues pour le toit du monde: Nan, kéfir et choy (trek dans le Pamir Afghan 3ème partie)

Ce soir dans la tente, je repense aux qqs jours extraordinaires que je viens de vivre. J’ai bien du mal à trouver les mots pour exprimer mes émotions.

Deux jours que nous randonnons. C’est super beau, un peu sport par endroit quand il s’agit de traverser des gués, mais heureusement, les gars sont là pour nous donner un coup de main.

Pansement au scotch sur grosse ampoule

La carte russe au 100.000ème - notre seul guide pour trouver notre route - laisse deviner des pâturages. Au loin, nous apercevons de la fumée, puis qqs cabanes de bergers en pierre, 3-4 yourtes, des yaks, des chèvres et qqs chevaux. Il s’agit d’un village d’alpage Wakhi. Je m’approche, un enfant courre se cacher en pleurant. J’ignorais que je faisais peur à ce point (note pour un prochain voyage : penser à emporter peigne + miroir). Nous sommes invités à partager 2 grands bols de kéfir (fromage blanc au lait de chèvre caillé), du thé salé au beurre de yak (un avant-goût du Tibet) et du nan (sorte de pain rond et plat comme on en trouve dans toute l’Asie Centrale et en Inde). Nous offrons qqs biscuits. C’est parti pour une longue séance photos. C’est curieux, mais partout depuis qu’on est en Afghanistan, les gens nous demande de les photographier.

Pause thé

Choy et nan dans une yourte de bergers

Nos journées de marche sont ponctuées par ces rencontres. C’est tellement loin des images de l’Afghanistan véhiculées par les médias ! Même si les conversations sont limitées aux qqs mots de tadjik que nous avons appris (les 2 langues, tadjik et dari/farsi sont assez proches, et Ricky avec son manuel de conversation tadjike est devenu notre traducteur officiel), nous en apprenons un peu sur le mode de vie dans la région, qui n’est pas sans rappeler certains coins du Ladakh ou du Tibet.

Là, je joue la prof qui fait croire qu'elle sait s'orienter sur une carte...

Photo de famille (Anne et âne)

Caravane de yak

Les paysages sont superbes. Le dernier col enneigé laisse découvrir des vues magnifiques sur l’Hindu Kush. Le Pakistan est à qqs dizaines de km à peine à vol d’oiseau, qqs journée de marche par le col Broghil.

Moustiques voraces dans la montée du dernier col

Plus que qqs metres pour arriver au col... 4790m, presque l'altitude du Mont Blanc !

J’ai vraiment eu l’impression de vivre une expérience rare que peu d’étrangers ont l’occasion de vivre. Vu les difficultés administratives, l’accès compliqué, et la situation géopolitique de la région, le tourisme n’est pas prêt de se développer.

Quelques portraits de personnes rencontrées :