Nous décollons de Tielong au petit matin. La lumière sur le Sirengou et le lac est sublime, mais tout est gele autour. Je me sens flagadate. Nez bouché, mal de gorge, mauvaise toux, bref, une belle combinaison d'un méchant rhume et d'une vilaine réaction à l'altitude.
L'arrivée au Satsum La (col à 5360m) me fait vite oublier tout ça. La vue dégagée sur une large vallée entourée de sommets enneigés est absolument magnifique.
Nous passons un autre col avant d'arriver pour le coucher de soleil au lac Lugmo. Bivouac à 5000m sur un large replat surplombant le lac. Vue superbe mais nuit glaciale.
Le GPS annonce pile 5400m, un record pour moi à vélo |
Deux jours plus tard, nous atteignons le Qishan La, le plus haut col du parcours (5400m). Il marque le début de la descente vers les grandes plaines et le retour à des terres plus hospitalières. Les drapeaux de prière nous annoncent que nous sommes bien au Tibet. C'est d'ailleurs un peu le seul indice car la présence tibétaine dans cette région inhabitée est plutôt ténue. Il faut attendre d'être redescendus à des altitudes raisonnables pour commencer à trouver des habitations. Il s'agit surtout de fermes isolées et tentes de nomades (avec leur lot de chiens tous plus énormes les uns que les autres, et qui ne manquent pas une occasion de jouer à la course au cycliste).
Le premier gros village tibétain est Domar, mais nous le verrons de nuit car il y a un checkpoint à l'entrée. Une fois de plus, réveil à 2h30 du matin et pliage de la tente dans le froid. On aperçoit au loin une lumière clignotante rouge et bleue, ce doit être là. Pas de lune pour éclairer la route cette fois-ci, et le village semble bien sombre. On éteint les frontales histoire de ne pas se faire repérer. Le checkpoint a l'air gardé, il y a de la lumière dans la guitoune de la police, et la porte est ouverte. Une corde tendue en travers de la route tient lieu de barrière. On passe sur le côté, personne ne semble nous remarquer. On rallume les frontales. Des chiens aboient à droite et à gauche lâchement cachés dans la pénombre. Armée de mes cailloux et de mon bâton, je me tiens prête. Je m'attends à en voir débouler sur nous à tout instant, un peu stressant. Finalement, on s'éloigne du village, mollets intacts, ouf.
Nous continuons à pédaler dans la nuit, et surtout dans le froid. Moins 15 aux 1ères lueurs du soleil. Je descends et pousse le tricycle par moment pour me réchauffer. Les pieds sont à peine dégelés quand on atteint le col qui suit immanquablement chaque checkpoint, la descente est glaciale. Heureusement que la piste est pourrie, ça permet d'aller moins vite et d'avoir donc un peu moins froid. On gagne qqs degrés au fur et à mesure qu'on perd de l'altitude et que le soleil monte dans le ciel.
Lever de soleil sur la montagne après le checkpoint de Domar |
Descente après Domar |
Autres photos plus tard
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