lundi 27 septembre 2010

"Coming out" sur la route du Tibet

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"Route" après Mazar
Une semaine déjà que nous pédalons de jour et toujours pas d’arrestation à raconter. Au début, au départ de Mazar, chaque voiture ou camion militaire croisé suscite une petite montée d’adrénaline, puis peu à peu, on s‘habitue. J’ai tout de même la nette impression que l’armée a autre chose à faire qu’à s’occuper de trois cyclo-touristes en balade, et que la police chargée de la sécurité intérieure (PSB) ne s’éloigne pas trop de ses bases en ville. Le prochain checkpoint est à plus de 500km. En fait, en évitant de traverser ces qqs villes de jour ou de s’y arrêter pour la nuit, nous devrions être tranquilles (c’est du moins ce que j’espère).
Ambiance matinale glaciale
Les journées sont rythmées par la météo : on gèle le matin jusqu’à 10h, il fait bon entre 10 et 11, on crève de chaud au soleil entre 11 et 13. Le vent se lève et les nuages s'amoncèlent pendant la pause déjeuner puis on se caille à nouveau jusqu'au soir...








Cabanes de bergers inoccupées à cette saison, parfaites pour s'abriter
Nous alternons nuits sous tente et nuits entre 4 murs, l'un n'excluant pas l'autre. Disons que quand je dis 4 murs, ça n'implique pas forcément qu'il y a une porte et des carreaux aux fenêtres pour nous abriter des courants d'air, mais il y a normalement un toit, c'est déjà ça. Ça va du sol en terre battue de la cabane abandonnée au lit dans un dortoir de relais-routier où une simple planche de bois tient lieu de literie, en passant par une pièce en béton brut dans une maison de cantonniers. Une constante cependant : la poussière ! Mais vu le vent et le froid dehors, on préfère s'en contenter.

Cabane de bergers vue de l'intérieur
Une autre cabane de bergers tout confort ( voyez l'installation de l'eau courante au mur).
Garage devant la maison et café internet (sans connexion internet...).
Céline préfère cependant le confort de sa tente à celui plus basique du sol en terre battue...

Maison de cantonniers abandonnée qui sert d'abri aux cyclistes de passage
Ambiance "squat" dans la maison de cantonniers ci-dessus,
les cyclos de passage ont laissé qqs tags, bande de vandales !



Taggeurs masqués pris en flagrant délit ! Vandales !

Festin dans un relai routier
Les pauses chez les routiers ou les cantonniers sont autant d'occasions de variations gastronomiques venant agrémenter nos noodles soups quotidiennes. Un cuistot ouïghour et nous avons droit à une soupe de mouton bien appréciable (qui l'eût cru, on apprécie ce qui se fait rare...), un cuistot chinois et c'est riz au piment. Un midi, nous sommes invités à partager une soupe dans une maison de cantonniers. Des travailleurs de passage arrivant de Kashgar nous offrent gâteaux, poires et pommes, un vrai festin !

Un peu plus loin, des 4x4 de touristes s’arrêtent pour nous photographier et nous régalent de bricoles à grignoter. Certains chinois ne manquent pas de savoir-vivre, peut-être pour tenter de se rattraper de leurs compatriotes...


Biscuit de l'armée, miam !
Nous arrivons dans le village de Xiadulla en fin de journée à la tombée de la nuit pour éviter de nous faire repérer. Pause obligatoire car il est temps de refaire qqs provisions pour la route à venir. Il y a plein de militaires partout. Un peu stressant. Xiadulla est en fait une base de l’armée, ce que nous ignorions. Finalement, ils n'ont pas l'air de nous prêter la moindre attention, c'en est presque décevant voire même vexant. On avise une cabane un peu à l’écart parmi toutes celles où les camionneurs s’arrêtent manger et dormir. C'est là que nous faisons une découverte gastronomique qui va marquer nos prochaines semaines de voyage : la ration militaire. 4 biscuits compressés hyper caloriques, 1 sachet d'algues séchées, 1 portion de simili corned-beef et des oignons au vinaigre qui agrémentent à merveille les soupes de nouilles et nous donnent plein d’énergie pour pédaler de plus en plus haut (mais pas de plus en plus vite pour ma part...).

Soupe tomates - omelette,
agrémentée des nouvelles saucisses rouges...
Dans le bled suivant (Dahonglutian pour ceux qui veulent suivre l’itinéraire sur une carte), nous nous hasardons à goûter quelques chinoiseries sous vide, en évitant scrupuleusement les pattes de poulet et le poisson au piment. Nous jetons finalement notre dévolu sur des saucisses rouges (les jaunes n’étaient pas terribles) et des cuisses de poulet fumé qui constitueront dorénavant notre source de protéine quotidienne. Nous redécollons de Dahonglutian frais et dispos après une journée de repos, avec 30 paquets de nouilles, 8 rations de l’armée, 5 paquets de biscuits, 9 cuisses de poulet, 18 saucisses rouges et 2 rouleaux de PQ neufs. Direction l'Aksai Chin. La suite au prochain épisode...

Provisions pour la route.
Certains - à l'œil averti - auront noté la déco pour le moins originale...

Qqs photos :

Neige sur les hauteurs au petit matin

Large vallée avant Dahonglutian



Lever de soleil


Autres photos à venir




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